20/08/2019

Une chevauchée épique

Avec 3,250 mètres de dénivelé positif en seulement 82 kilomètres, la quatrième étape de la Haute Route Pyrénées entre Bagnères-de-Luchon et le sommet du Tourmalet était aussi attendue que redoutée par l’ensemble du peloton.

C’était sans compter une météo capricieuse et une pluie diluvienne qui ont accompagné les coureurs tout au long de la journée. Faisant preuve de courage, de force et de détermination, les participants ont grimpé le Col de Peyresourde puis la Hourquette d’Ancizan avant d’apprendre que l’ascension du Tourmalet était annulée pour des raisons de sécurité.

La course étant neutralisée au sommet de la Hourquette d’Ancizan, les participants sont donc descendus avec prudence jusqu’à Sainte-Marie-de-Campan où des bus les attendaient pour les ramener au Village Haute Route. De retour à Argelès-Gazost, les coureurs ont pris le temps de reprendre des forces grâce à un repas chaud et un bon massage avant de rejoindre leur hôtel.

Profitant du soleil revenu sur le Village à Argelès-Gazost, les coureurs nous ont livré leurs impressions sur cette journée qui restera sans aucun doute gravée dans les mémoires.

« À Bagnères-de-Luchon il pleuvait déjà beaucoup donc il ne fallait pas s’attendre en haut des cols à avoir une meilleure météo. Mais c’est la montagne donc on ne sait jamais ce qui peut nous arriver », a commenté le Belge Sébastien Debaye. « Pour moi c’est une grosse satisfaction : prendre le départ ce matin et rouler dans cette pluie, en ayant confiance en l’organisation si malheureusement on a une défaillance ou une hypothermie. Il y a toujours des gens sur la route c’est vraiment chouette. Et puis en haut du col d’Hourquette, le responsable a dit stop et c’était en soi un soulagement. Mais c’était vraiment une expérience de plus. »

Concernant le rapatriement en bus, il a ajouté : « Tout a été parfait, il n’y a rien à redire. En haut de Hourquette on nous a dit que dans 17km il y avait des bus. Je suis arrivé, j’ai donné mon vélo, je me suis ravitaillé, je me suis changé, j’ai récupéré mon sac et je suis monté dans le bus. Vraiment super, merci ! »

Originaire du Royaume-Uni mais habitant à San Diego, Mark Ibison était ravi d’avoir pris le départ ce matin : « C’était une bonne chose de laisser partir la course ce matin. Ça s’est bien passé si vous étiez bien habillé. Pour ma part, j’avais mon équipement hivernal sur le dos. Et je trouve aussi que c’est une bonne réaction d’avoir annulé le Tourmalet car la descente dans la pluie et le froid aurait été terrible. »

Pour la Canadienne Terry Waldron, rouler dans le froid et la pluie en même temps était une grande première : « J’ai déjà roulé sous une pluie torrentielle pendant 6 heures et j’ai déjà roulé par -3oC. Mais quand vous mélangez les deux c’est un peu différent. Aujourd’hui est l’une des journées les plus difficiles que j’ai passée sur le vélo. C’est en partie à cause de ce qui se passait dans ma tête parce que je n’aime pas descendre. Je peux grimper toute la journée sans problème mais la peur de descendre dans la pluie était omniprésente. Mais j’ai pris mon temps et je l’ai fait donc je suis fière de moi. »

Tout en faisant ses étirements, Terry a ajouté en rigolant : « Quand j’ai appris que le Tourmalet était annulé, je ne vais pas mentir je me suis dit ‘oh oui’. J’ai été vraiment impressionnée par la manière et la rapidité avec laquelle l’organisation a réagi en mettant en place des navettes. C’était top ! »

Ce soir, les coureurs profiteront d’une bonne nuit de sommeil avec un départ plus tardif demain en raison du contre-la-montre. Inédit sur la Haute Route, ils se mesureront un par un à l’ascension du Col de Spandelles, véritable joyau des Pyrénées.