30/08/2019

Une avant-dernière étape de toute beauté

La sixième étape de la Haute Route Alpes 2019 s’est élancée ce matin de Briançon. Longue de 104 kilomètres, elle comptait trois difficultés : la courte ascension de Pallon, la magnifique ascension du Col de Vars, et la montée finale de Pra Loup.

Depuis Briançon, le peloton a bénéficié d’une première partie d’étape non chronométrée pour tourner les jambes et rejoindre la pied de la côte de Pallon. Dans cette première ascension très courte, les coureurs ont pu s’employer afin d’effectuer le meilleur temps au sommet, tout en sachant que grâce à l’arrêt du chronométrage, ils pouvaient se regrouper et effectuer ensemble la jonction jusqu’à Guillestre située au pied du Col de Vars.

La ville de Guillestre est un carrefour pour les cyclistes puisque c’est aussi le point de départ du versant Sud de l’Izoard. Partant dans l’autre direction, le Col de Vars est une montée qui offre de sublimes paysages et s’élève d’abord brutalement depuis la vallée, s’adoucit vers la moitié de l’ascension avant que la pente ne se durcisse à nouveau dans les sept derniers kilomètres.

Atteignant le sommet, les coureurs ont basculé dans la descente rapide du Col de Vars avant d’effectuer une vingtaine de kilomètres sur un faux plat descendant où il était avantageux d’être en groupe.

C’est le cas du Britannique Simon Jones qui a trouvé un groupe à son goût : « J’étais dans un super groupe dans la descente. On a atteint le pied très rapidement et avant de s’en rendre compte on était au pied du col suivant. J’ai hâte de franchir la ligne d’arrivée à Nice, on n’est plus très loin maintenant. J’étais un peu inquiet en début de semaine mais maintenant je suis très enthousiaste. »

Au contraire, le Français Olivier Perrin n’a pas pu suivre un groupe dans la partie descendante : « Pour moi ça s’est très bien passé dans le Col de Vars et puis après dans la descente je n’ai pas réussi à attraper de groupe. Dans la descente et toute la partie roulante avant la montée de Pra Loup, je me suis retrouvé tout seul face au vent. J’ai dépensé deux fois plus d’énergie donc j’étais fatigué. »

Avant de réserver son massage, il a ajouté : « Chaque journée j’arrive fatigué, j’ai mal aux jambes et je me dis que je ne vais pas pouvoir redémarré mais on s’y fait, surement avec les massages. C’est la première fois que je fais la Haute Route et c’est vraiment une organisation du tonnerre, je vis une super semaine. Tout est au top : les signaleurs, les bénévoles, les masseurs. C’est vraiment une grande famille. On sympathise avec tout le monde puisque 525 coureurs c’est malgré tout un petit groupe et c’est super. Je le referai ! »

Ayant comme rôle d’aide les derniers coureurs à l’arrière du peloton, la Lanterne Rouge Ben Lain connaît bien tous ces coureurs qui passent le plus de temps sur le vélo. Après avoir franchi la ligne d’arrivée à Pra Loup, il a déclaré : « L’arrière du peloton est l’endroit le plus joyeux du peloton. Là où il y a le plus de sourires. Vous voyez les coureurs à l’avant et c’est très impressionnant. Les coureurs du milieu de classement se débrouillent très bien. Mais les coureurs qui se dépassent le plus sont ceux à l’arrière. Ils possèdent une très forte détermination pour finir chaque étape dans le temps imparti, c’est vraiment spécial. »

Interrogé sur son rôle de Lanterne Rouge, Ben a ajouté : « Je roule normalement pendant la première heure puis je me laisse rattraper en attendant au premier ravitaillement. Une fois les derniers arrivés au ravitaillement je roule alors avec eux sur la dernière moitié de l’étape. Il faut bien connaître le parcours, savoir où sont les ravitaillements et où les coureurs vont avoir le plus besoin d’aide. Aujourd’hui, c’était le faux plat descendant entre le pied du Col de Vars et la montée de Pra Loup. J’étais là pour rassembler les coureurs et former des groupes afin de rouler à bonne allure tous ensemble jusqu’au ravitaillement au pied de l’ascension finale. »

Avec une seule journée de course au programme, la ligne d’arrivée à Nice est maintenant dans tous les esprits. Comme en témoigne Joe Emmerling, la fin d’une Haute Route de sept jours peut parfois avoir un goût amer : « Je fais principalement du triathlon ou des courses classiques et j’ai l’impression que les coureurs se lient plus ensemble ici. Il n’y a pas cette mentalité de ‘moi contre toi’, c’est plutôt ‘nous ensemble’. »

Amis de Jeff, Joe a ajouté : « Le groupe de personnes avec qui je roule, nous ne nous connaissions pas avant, mais nous sommes vraiment amis maintenant. On va manger chaque soir ensemble, on se suit sur Strava. Le cyclisme est super pour ça parce qu’on se fait de nouveaux amis car on se dépasse tous ensemble. »

Les deux étapes au programme de demain vont sans aucun doute demandaient aux coureurs de fournir encore un effort afin de fêter leur performance à Nice. L’étape 7a comprendra le point culminant de la semaine avec la Cime de la Bonette, à 2802 mètres au-dessus du niveau de la mer. Après une descente non chronométrée, le peloton se regroupera à Saint-Etienne de Tinée pour reprendre des forces avant de s’élancer sur l’étape 7b. Après le col de Saint Martin et une succession de petites côtes jusqu’à l’arrêt du chronométrage, les coureurs n’auront plus que 18 kilomètres à parcourir pour rejoindre l’arrivée le long de la Méditerranée à Nice et recevoir leur médaille de Finisher.