28/08/2019

Un final exigeant sur le Col du Granon

Par une matinée fraîche et nuageuse, le peloton de la Haute Route Alpes s’est réuni à l’Alpe d’Huez pour rejoindre Serre Chevalier Briançon en cette quatrième étape. Après les efforts de la veille, beaucoup de coureurs étaient heureux que l’étape reine soit derrière eux et de pouvoir se concentrer sur une étape plus courte de 80 kilomètres.

Pour rejoindre le Lac du Chambon situé au pied du Col du Lautaret, le peloton a d’abord emprunté en convoi sécurisé la courte montée jusqu’au Col de Sarenne, puis a basculé dans la descente. Cette descente magnifique mais sur une route étroite a permis au peloton de se disperser avant que les coureurs franchissent le départ réel situé au pied du Lautaret.

Escortés par les gendarmes et les motos sécurité, les coureurs ont profité de l’ascension roulante du Lautaret pour rouler en grand groupe et à vive allure. L’ascension régulière a été fortement appréciée par Gwill Morris après l’étape de la veille : « C’est une étape agréable après une grosse journée. En fonction de la fatigue, on peut rouler plus ou moins lentement dans le Lautaret puis profiter de la descente rapide avant de s’employer dans le Granon. »

Bien que la première ascension du jour ait permis aux coureurs de se mettre en jambes, l’ascension finale du Col du Granon est l’une des plus difficiles de la région. Relativement courte, cette ascension de 11 kilomètres atteint les 9% de moyenne et culmine à plus de 2,400 mètres au-dessus du niveau de la mer. Véritable perle rare comparée aux cols célèbres des alentours, le Col du Granon a néanmoins mis au défi les coureurs.

Pour Timothy Gray, l’enchainement du Col du Lautaret et du Col du Granon a été stratégique aujourd’hui : « Je voulais être dans un bon groupe au moment de passer le tapis de chronométrage pour grimper et descendre le Lautaret. Pour le Granon ensuite, chacun roule à son propre rythme. La question était de savoir si on s’arrête aux ravitaillements ou bien si on reste dans le groupe. Il fallait bien gérer sa nourriture et ses vêtements aujourd’hui. »

De retour au Village Haute Route, le Français Christophe Bourges était heureux de son étape : « Je me sens beaucoup mieux qu’hier. J’étais vraiment dans la douleur à un moment hier dans l’Alpe d’Huez et j’ai cru que je n’arriverai jamais. J’ai pleuré comme un bébé en arrivant tellement j’avais besoin de relâcher la tension et la souffrance. Donc je pensais que ça allait être super dur aujourd’hui et en fait ça s’est bien passé. J’étais tendu, stressé ce matin mais en me réveillant je me suis dit que je ne pouvais pas faire deux jours pareils et que tout est possible. Dans le Lautaret j’ai essayé d’accrocher des gens pour pas perdre de temps parce que c’était roulant. Et puis après le Granon j’ai fait ce que j’ai pu mais ça a été. »

« Et maintenant, petite session de cryothérapie pour récupérer », a-t-il ajouté. « Hier on m’a conseillé de le faire vu ma journée. Ça a peut-être aidé donc je recommence et on verra bien ! »

Demain, les coureurs s’attaqueront au contre-la-montre sur le Col d’Izoard, inédit sur la Haute Route. S’élançant un par un toutes les 20 secondes, les coureurs vivront un moment de vérité sur l’une des ascensions les plus célèbres du monde du vélo. Chez les hommes, le leader Ruari Grant essaiera d’accroître son avance sur Guillaume Bourgeois qui l’a emporté aujourd’hui avec 24 secondes d’avance. Le même scénario s’est déroulé chez les femmes puisque Catherine Greves a remporté l’étape devant Linda Farczadi qui reste tout de même première au classement général.