29/08/2018

Plus près des étoiles

Après être redescendu dans la vallée depuis Les 2 Alpes pour prendre le départ réel de la quatrième étape, le peloton de la Haute Route Alpes a affronté aujourd’hui trois ascensions s’achevant à plus de 2,000 mètres d’altitude : Lautaret (2,058m), Izoard (2,360m) et Saint-Véran (2,040m), la plus haute commune d’Europe.

Sur la ligne de départ ce matin, la Sud-Africaine Paula Borner était pressée d’entamer son quatrième jour de course : « Je suis bien reposée après une bonne nuit de sommeil donc j’ai hâte de débuter l’étape. J’ai étudié les ascensions hier soir donc j’espère que tout va bien se passer. En Afrique du Sud, on s’entraine en altitude donc cette étape me plaît. Je souhaite tout simplement finir l’étape et profiter des paysages. Depuis le début de la semaine, découvrir de nouveaux paysages, c’est ce que je préfère. »

Avec une première partie d’étape en sens inverse de la veille, les coureurs ont rejoint le barrage du Chambon et ont pu admirer une dernière fois le lac avant de débuter l’ascension du Lautaret. À 4,1% de moyenne sur presque 25 kilomètres, l’ascension du Lautaret est longue mais régulière et a constitué une bonne mise en jambes pour les coureurs.

Dans la montée, les participants ont profité d’une vue grandiose sur le massif enneigé de La Meije en traversant La Garde avant de basculer vers la Vallée de Serre Chevalier. Après un arrêt du chronométrage pour traverser Briançon, les coureurs ont pris la direction d’un des cols les plus mythiques du cyclisme, l’Izoard.

L’ascension de l’Izoard par Briançon est considérée comme plus facile par rapport au versant sud. Les coureurs ont tout d’abord entamé la montée, relativement peu pentue, par les gorges de Cerveyrette jusqu’au village de Cervières. Depuis le village, ils ont dû s’employer pour grimper les 7 kilomètres suivants à travers une forêt de mélèzes, avec une pente ne descendant pas en-dessous de 8%. Arrivé au refuge Napoléon, ils ont fourni un dernier effort pour atteindre le sommet du col à 2,360 mètres d’altitude.

Arrêté au ravitaillement, le Français Benoît Culiez a déclaré : « J’aime beaucoup l’Izoard. J’ai toujours fait la Haute Route dans l’autre sens, Nice – Genève, donc là c’est inédit pour moi. Ce côté m’a paru un peu plus simple que par Arvieux. »

Participant à sa première Haute Route, le polonais Krzysztof Szuder a pris le temps au sommet de revenir sur ces premiers jours de course : « Tous ces cols sont nouveaux pour moi, c’est la première fois que je roule en France. C’est une course mais pas seulement. Le temps est magnifique, on a des conditions parfaites donc c’est fort appréciable. Les paysages aussi sont superbes. Chaque jour c’est différent mais c’est toujours aussi beau. À l’avant, ça roule fort donc on y laisse des forces mais je prends toujours quelques minutes pour regarder autour de moi et discuter avec les autres participants. »

Profitant de l’arrêt du chronométrage, les coureurs ont pris le temps de récupérer des forces avant d’entamer la descente par la Casse Déserte. En passant par cette dernière, de nombreux coureurs, y compris les leaders, se sont arrêtés pour se prendre en photo dans cet endroit mythique. Avec une étape constituée presque uniquement de montées et de descentes, les participants ont ensuite entamé la troisième et dernière ascension du jour pour atteindre Saint-Véran, la plus haute commune d’Europe à 2,040 mètres au-dessus du niveau de la mer.

Située au cœur du Parc Naturel Régional du Queyras, Saint-Véran a accueilli pour la première fois aujourd’hui le peloton de la Haute Route Alpes. Après avoir franchi la ligne d’arrivée à quelques mètres du deuxième plus haut observatoire d’Europe, le Suisse Didier Stoeckli était ravi d’avoir vécu une très belle journée sur le vélo : « Une étape ensoleillée, magnifique. Les jambes étaient au rendez-vous du coup que du plaisir aujourd’hui ! L’ascension que j’ai préférée est le mythique Col d’Izoard, par sa face facile. C’est toujours un plaisir de passer par la Casse Déserte, c’est magnifique. Ici à Saint-Véran, le dernier kilomètre est sport et le village est vraiment superbe. C’est très sympa de faire passer la course à l’intérieur. »

Il a ajouté : « Pour cette semaine, c’est que le plaisir qui compte et c’était le cas aujourd’hui. Pour préparer le contre-la-montre de demain, je vais faire la cryothérapie. J’ai déjà fait plusieurs contre-la-montre et je connais l’ascension pour l’avoir fait l’an passé avec la Haute Route, c’est une belle montée. »

Invaincue jusqu’à hier, la Brésilienne Maria Camila Gianella a concédé la victoire d’étape à l’Irlandaise Kacey O’Driscoll mais se rapproche un peu plus du titre de gagnante de la Haute Route Alpes 2018 qui sera décerné à Nice dans trois jours. Chez les hommes, le Français Jean-Lou Paiani a remporté sa première victoire d’étape mais l’Italien Carlo Fino conserve la tête du classement général. Du côté des Duos, les équipes Brao Caffè - Unterthurner et McPherson restent invaincus.

Après avoir profité d’un bon repas et d’un massage à Saint-Véran, les participants ont rejoint Risoul en bus pour assister au traditionnel briefing sécurité avant de profiter d’une bonne nuit de sommeil pour se mesurer demain à la montée de Risoul depuis Guillestre, en contre-la-montre individuel.