29/08/2019

L’Izoard en contre-la-montre défie et ravit le peloton de la Haute Route Alpes

C’est sous un grand ciel bleu et avec des températures agréables que les participants de la Haute Route Alpes se sont élancés ce matin depuis Briançon pour affronter le Col de l’Izoard en contre-la-montre, une grande première sur la Haute Route. Avec un départ donné toutes les 20 secondes, les coureurs se sont mesurés un par un à cette ascension emblématique de 19 kilomètres.

Le versant nord du Col de l’Izoard peut être abordé comme une ascension en deux parties. La première moitié de l’ascension, de Briançon à Cervières, comprend des pourcentages entre 3 et 6% ainsi qu’une courte descente qui permet de relâcher la pression dans les jambes. Ensuite, la pente se durcit et oscille entre 7 et 9% de Cervières jusqu’au sommet, avec quelques rampes plus pentues entre les kilomètres 13 et 14.

Même si l’ascension devient plus difficile, la beauté des paysages permet aux coureurs de se distraire et leur amène une motivation supplémentaire pour atteindre le sommet.

Après avoir franchi la ligne, le Mexicain Francisco Sanchez a déclaré : « C’est mon étape préférée. Bien sûr c’est plus court mais c’est difficile après ce début de semaine intense. On veut y aller doucement mais sachant que c’est un contre-la-montre on se retrouve à donner le meilleur. Je suis très heureux d’avoir grimpé ce col. C’est ma première fois et j’attendais cette ascension avec impatience. La Haute Route arrive au Mexique en octobre et plusieurs amis ont déjà participé à une Haute Route par le passé. Alors j’ai eu envie de m’entrainer avant la Haute Route Mexico mais c’est bien plus qu’une simple préparation ! »

Avant de prendre le départ, beaucoup de coureurs hésitaient entre l’envie de tout donner et la tentation de rouler plus doucement pour conserver des forces pour les derniers jours. Le Britannique Christopher Golby était toujours hésitant avant de descendre la rampe de départ : « Je vais voir comment ça se passe. Au ravitaillement je verrai si je m’arrête ou si je continue, mais je vais probablement y aller doucement. Je n’ai jamais grimpé l’Izoard donc comme c’est une très belle journée, je vais m’arrêter et prendre quelques photos. Je pense que beaucoup de personnes vont en profiter pour récupérer et prendre le temps. C’est un col tellement célèbre que ça serait dommage de regarder sa potence pendant toute l’ascension. »

Même pour les coureurs plus compétitifs, les quatre jours précédents à se mesurer aux cols alpins ont laissé des traces. « J’ai n’ai jamais rien vécu de plus difficile que ce début de semaine à vélo », a déclaré le Norvégien Anders Minge. « Mais je suppose que c’est pour ça que je suis ici. C’est ma quatrième Haute Route après deux en Norvège et une dans les Dolomites. Mais c’est la première fois que je participe à un événement de sept jours. On ne peut pas comparer les deux, c’est bien plus dur sur sept jours. Presque tout le monde peut rouler pendant trois jours, mais sept jours c’est à un tout autre niveau. Nous avons des montagnes en Norvège mais pas des longues ascensions comme ici. C’est quelque chose de totalement inédit pour moi. »

Du côté des leaders, cette cinquième étape était l’opportunité de gagner du temps sur ses rivaux sans se soucier de la complexité de rouler en groupe. Les leaders hommes et femmes du classement général, Ruari Grant et Linda Farczadi, ont tous deux remporté le contre-la-montre et ainsi accru leur avance.

À l’autre bout du classement, le Français Anthony Dubois a vécu une très belle journée : « C’était fantastique. C’était vraiment super, un temps parfait. Tout le monde était super souriant. C’est génial ! Je suis le dernier du classement donc je n’avais rien à perdre. J’ai juste pris du plaisir sans faire attention au temps. Et puis finalement on se retrouve à rouler avec des amis, on s’entraide et on accélère de plus en plus et c’est génial. Il y a un truc très particulier à propos de la Haute Route qui fait que c’est ultra-émouvant. L’émotion est énorme même sur une étape courte comme ça. C’est une fête tous les jours ! »

Demain, la fête continue avec une étape de 104 kilomètres entre Serre Chevalier Briançon et Pra Loup via le Col de Vars.