06/10/2018

Le Ventoux en ligne de mire

La seconde étape de la Haute Route Ventoux 2018 s’est élancée une nouvelle fois depuis Bédoin ce matin, avec 133 kilomètres et 3,300 mètres de dénivelé positif au programme et une arrivée au sommet du Ventoux depuis Malaucène.

« Je pense prendre le parcours alternatif aujourd’hui », nous a avoué l’Américain Brian Takagi ce matin. « Je suis ici pour profiter un maximum et finir ma première Haute Route. C’est vraiment magnifique ici, l’année prochaine je reviendrai en faire plusieurs. »

Le début d’étape s’est déroulée sous un léger voile nuageux, avec le soleil levant légèrement caché à l’horizon alors que le peloton serpentait dans les Gorges de la Nesque. Ce jeu de lumière unique a magnifié le décor alors que les animaux sauvages se promenaient le long de la route, un sanglier s’aventurant devant le convoi d’avant-course et les oiseaux planant au-dessus du peloton.

Après avoir atteint le point culminant des Gorges de La Nesque, une courte descente a emmené les coureurs vers l’ascension du Col de l’Homme Mort, montée inédite sur la Haute Route. Malgré un nom qui donne le frisson, le col en lui-même ne compte que 10 kilomètres d’ascension avec un pourcentage moyen inférieur à 5 %. La majorité des coureurs étaient encore en petits groupes et ont gravi le sommet ensemble avant de s’élancer dans la descente.

Une longue portion descendante et roulante au sein des vallons s’est ensuivi sur les 50 prochains kilomètres, incluant la courte ascension du Col des Aires ainsi que plusieurs faux-plats qui ont étiré les groupes formés plus tôt dans la plaine.

En quittant Malaucène en direction du Ventoux, les coureurs ont profité une nouvelle fois du ravitaillement pour remplir leurs bouteilles et reprendre des forces avant de débuter les 21 kilomètres d’ascension vers le sommet. Avec un pourcentage moyen de 7.5 %, l’ascension du Ventoux depuis Malaucène est irrégulière avec plusieurs kilomètres à plus de 10 %.

« J’ai essayé de conserver un peu d’énergie dans la vallée », a expliqué le Français Franck Cammas. « Je n’avais jamais fait le Ventoux depuis Malaucène avant donc je ne savais pas trop à quoi m’attendre. »

Les premiers virages sont assez coûteux en énergie, oscillant autour de 7-8%, cependant plusieurs sections plus plates ont permis aux coureurs de récupérer. Une fois arrivé au cœur de la forêt à mi-pente, les coureurs ont fait face à une longue portion d’environ 3 kilomètres à un pourcentage descendant rarement au-dessous de 12 %.

En atteignant la station de ski du Mont Serein et en passant devant le Chalet Liotard, une section plus plate a permis aux participants de se ravitailler avant les 4 derniers kilomètres à découvert jusqu’au sommet. En sortant de la forêt, ils ont aperçu le sommet au loin et ont ainsi pu effectuer un compte-à-rebours des virages jusqu’à la ligne d’arrivée.

« Le meilleur moment de la journée, c’était les trois derniers kilomètres », a dit l’Espagnol Sergi Lanau. « J’avais encore de bonnes sensations dans les jambes et on pouvait voir le somment donc c’était bon pour le moral. C’est ma première fois au Ventoux et je crois que j’ai préféré la montée aujourd’hui plus qu’hier, c’est mieux pour les grimpeurs comme moi. »

Le Britannique Nick Le Cocq était ravi d’avoir terminé cette deuxième étape au sommet : « J’avais des meilleures jambes aujourd’hui qu’hier, je pense avoir trouvé le bon groupe à mon niveau et j’ai pu rouler à un bon rythme toute la journée. »

« C’était difficile mais vraiment magnifique », a ajouté Marcelo Walton du Brésil. « C’est ma première fois sur le Ventoux et j’adore ! »

La nouveauté de cette Haute Route Ventoux est la création d’un parcours alternatif, permettant à ceux qui le souhaitent d’effectuer une étape plus courte et plus plate. Presque 30 coureurs ont opté pour ce parcours aujourd’hui, parcourant ainsi 106 kilomètres avec 1,600 mètres de dénivelé pour finir à Bédoin. Demain, ils auront aussi l’option de terminer au Chalet Reynard au lieu de monter au sommet s’ils le souhaitent.

À l’avant de la course, le Français Antoine Berlin a terminé main dans la main avec Ruari Grant qui conserve son maillot de leader chez les hommes. Chez les femmes, Janine Meyer remporte l’étape huit minutes devant Viviane Spielmann et s’empare du maillot du leader. Dans la compétition Duo, l’équipe Panavto Club finit de nouveau à la première place.

Après deux étapes, il ne reste plus que le contre-la-montre final de demain avant que les centaines de coureurs reçoivent leur médaille de finisher. Les 21,5 kilomètres de la mythique ascension du Ventoux depuis Bédoin est l’ultime défi qu’il reste à accomplir aux coureurs. Ces derniers partiront un par un demain matin de la rampe de départ, dans le sens inverse du classement général, pour se lancer à la conquête du Mont Chauve pour la troisième et dernière fois du week-end.