27/08/2019

À la conquête de l’étape reine de la Haute Route Alpes

Après une bonne nuit de récupération à Courchevel, le peloton s’est dirigé en convoi sécurisé vers la vallée pour prendre le départ réel de l’étape reine de la Haute Route Alpes 2019. Avec trois ascensions mythiques au programme, cette troisième étape longue de 144 kilomètres et 4,600 mètres de dénivelé positif était à la fois redoutée et attendue par les coureurs. « L’étape serait difficile même pour les coureurs du Tour de France, ça va être un véritable accomplissement pour chacun aujourd’hui », a commenté Fergus Grant, speaker de l’événement, sur la ligne de départ ce matin.

Après avoir parcouru les 25 premiers kilomètres en convoi, l’étape a réellement débuté au pied du Col de la Madeleine. Cette ascension emblématique de 25 kilomètres débute par des pourcentages élevés puis offre un peu de répit vers le milieu de la montée avant que la pente ne se durcisse à nouveau dans les derniers kilomètres. Au sommet de la Madeleine, les coureurs ont été récompensé par une vue panoramique sur les sommets environnants dont le majestueux Mont Blanc, avant de s’élancer dans une descente technique de 21 kilomètres.

Présent sur la Haute Route avec ses coéquipiers de 9W USA, l’Américain Lorenzo Brown nous a expliqué comment il appréhendait cette étape : « Ne pas essayer de terminer la journée en haut de la Madeleine. Si vous faites ça, vous êtes cuit. J’ai envie d’apprécier la monté de l’Alpe d’Huez et d’avoir assez de forces pour ne pas souffrir complètement. »

Peter Knight, un des passionnés à enchainer la Haute Route Pyrénées et la Haute Route Alpes, a décidé de profiter de cette journée pour encourager les autres participants : « Une fois descendu au départ réel, j’ai laissé tout le monde passer devant et il y avait donc plus de 400 coureurs devant moi. J’ai alors remonté le peloton en criant ‘Allez, allez’ au passage ». Interrogé sur ses motivations à participer aux deux événements à la suite, il a ajouté : « Je pense que c’est la chose la plus difficile que vous pouvez faire en tant que cycliste amateur donc je me suis lancé le défi. J’avais déjà fait la Haute Route Alpes auparavant. »

Avant que Lorenzo, Peter et le reste du peloton puissent affronter les célèbres lacets de l’Alpe d’Huez, un autre géant des Alpes s’est dressé devant eux. Longue de 21 kilomètres, l’ascension du Col du Glandon est un classique du Tour de France qui possède des pourcentages très élevés dans les derniers lacets mais aussi des paysages à couper le souffle.

Après avoir repris son souffle au sommet du Col du Glandon, Christopher Riley a déclaré : « C’est le col le plus dur que j’ai jamais grimpé. C’est tellement pentu sur la fin. Ça vous coupe les jambes mais je vais bien. Après plusieurs jours à grimper de grosses ascensions, tout réside dans la capacité à gérer son effort. »

L’Américain Andy Warren est arrivé quant à lui avec un grand sourire aux lèvres : « Aujourd’hui, je me suis fixé une limite à ne pas dépasser en termes de puissance pour pouvoir apprécier ces ascensions, ne pas me mettre trop dans le rouge pour que ça reste du plaisir. J’aime la compétition mais l’objectif aujourd’hui est d’apprécier l’expérience et de savourer les paysages. »

Après la descente du Col du Glandon jusqu’à Allemond, les coureurs ont pu profiter de quelques kilomètres de plat jusqu’à Bourg d’Oisans avant de s’attaquer à la dernière difficulté du jour : la redoutable ascension de l’Alpe d’Huez. Célèbres pour ses 21 lacets et les nombreuses histoires du Tour de France écrites sur ses pentes, l’Alpe d’Huez est un rêve pour tout cycliste.

« Il n’y a pas d’autre endroit au monde comme celui-ci pour les cyclistes », a déclaré Lior Cohen, coach de vélo originaire d’Israël. « C’est spirituel pour un cycliste. Ça fait 25 ans que je fais du vélo et c’est la première fois que je grimpe l’Alpe d’Huez. Ça signifie tellement de choses pour moi. »

Nimrod Eldar, coaché par Lior, a laissé exprimer sa joie en franchissant la ligne d’arrivée. Plus tard, il nous a expliqué pourquoi : « Je me suis cassé la jambe il y a un an et je ne me suis pas assez entrainé pour venir ici. Quand j’ai vu la troisième étape je me suis dit que je ne la terminerai pas. Mais j’y suis arrivé, comme un champion ! »

Pendant le repas, sur la table de massage et autour du Village, les coureurs ont échangé sur leur journée, qu’ils ne sont pas prêts d’oublier. Ils profiteront de la soirée à l’Alpe d’Huez pour récupérer en vue de l’étape de demain : une étape de 80 kilomètres avec le Col du Lautaret avant de rejoindre la vallée de Serre Chevalier Briançon et de finir au sommet du Col du Granon.